« Haran. » Breton, sans chapeau rond.

« Kentoc'h mervel eget bezañ saotret »
Voilà la devise des Kerreg. Depuis des lustres, la famille de Haran s'est établie partout en Bretagne, appartenant aux forces de l'ordre comme de vrais chien de garde pour la paix. Depuis des temps immémoriaux, les Kerreg on construit cette réputation avec des bases on ne peut plus solide ; loyauté, honneur, impartialité. Dans les temps anciens, ils furent de puissants guerriers qui défendaient farouchement les envahisseurs. Si la Bretagne fut si difficile à conquérir, c'est bien parce que des familles comme celles des Kerreg défendaient corps et âme leur indépendance. Les temps évoluèrent, malheureusement, et cette notion de loyauté se ternit avec les années. Enchaînés dans un monde d'injustice où les plus forts exploitent les plus faibles au lieu de leur venir en aide, les Kerreg demeurent toujours les chiens fidèles de l'autorité.

« Plutôt mourir que la souillure. »
Voilà ce que veut dire cette phrase bretonne. Dos courbé face aux exigeances de l'État, la famille Kerreg fait parti des plus influentes et fidèles au pouvoir. Ce ne sont pas des chiens dont la laisse est rattachée au pied du Président ; ce sont des chiens qui servent l'État et ne considèrent le Président que comme un pantin de ce dernier. Certains ont imaginé qu'ils tomberaient en même temps que De Gaulle ou Mitterand, mais il n'en fut jamais rien. Une fois ces hommes tombés du pouvoir, ils n'avaient plus aucune influence sur les Kerreg.
Haran serait-il le seul qui, au fil des années, se serait dérobé à cet ordre ? Serait-il l'unique qui ne perçoive ni l'honneur, ni la dignité dans les actes de sa propre famille ? Sans forcément qu'il soit un preu chevalier, il pense respecter ces valeurs mieux que n'importe lequel de sa famille. Gudrik Kerreg est son père, un homme fort et talentueux, inspecteur de police depuis des décennies. Cet homme respectable est un pyrokinésiste, gène qui se transmet secrètement dans sa famille depuis des générations. Bien évidemment, Haran en a lui aussi hérité.
Seulement pour un père aussi impliqué dans son travail, sa vie de famille ne peut pas être aussi brillante que sa carrière... Gudrik avait tendance à délaisser Haran et sa mère, les laissant seuls durant la journée et ne rentrant que pour aller se coucher. Pour son fils, son absence était difficile mais amplement supportable. Alors comment faisait-il pour gérer l'absence de figure masculine ?

Il se battait. Haran, depuis son plus jeune âge, était un enfant instable qui n'avait de cesse de se battre avec ses camarades de classe. Un rien le mettait en rogne, tout était excuse pour la violence. Sa mère ne savait pas quoi faire pour le contenir, et il disait souvent qu'il avait besoin d'être fort pour que son père le remarque. Persuadé que son père n'avait aucune estime pour lui, Haran chercha dans la force physique de quoi attirer son attention. La découverte de son don n'arrangea rien à la situation. Pas forcément conscient du danger que pouvait représenter le feu, il en usait à tort et à travers, se donnant en spectacle devant son école. Cela attira le regard sur sa famille, et le fait d'avoir un enfant aussi instable et qui maîtrise le feu finit par causer du tort aux Kerreg. Les collègues de Gudrik qui, jusqu'à lors, ignoraient le don de pyrokinésie de leur inspecteur, se retrouvèrent soudainement avec l'image d'un traitre, d'un menteur et un potentiel criminel. Les considérer comme des surhommes ? Non, certainement pas. Pas ces gens là, pas cette famille trop fermée, beaucoup trop secrète et trop lisse... pour cacher ces pouvoirs ils devaient forcément avoir une raison.
Ainsi, Gudrik fut mis sur la touche. Haran ne réalisa pas la gravité de ses actes car pour lui, c'était une bonne chose que son père reste à la maison. Cela ne l'empêcha pas d'utiliser davantage ses pouvoirs d'ailleurs, malgré les engueulades avec ses parents. Lui, obéir ? Et puis quoi encore ? Il était plus puissant que tous les autres, il avait le pouvoir de manipuler le feu, alors pourquoi devait-il s'en priver ?

Sans même le savoir, Haran causa un grave incendie où plusieurs personnes faillirent périr. Suite à ça, Gudrik perdit son travail et l'on demanda à ce que Haran soit placé dans un centre spécialisé. Les Kerreg refusèrent de se séparer de leur enfant de huit ans, mais ils furent contraint de s'exiler, au moins le temps que les affaires se tassent. Partis en Amérique, ils se reconstruisirent une nouvelle vie, avec cependant une certaine amertume et, malgré eux, rancune envers leur enfant qui lui, se complaisait dans ce nouveau monde. L'Amérique se révélait beaucoup plus tolérante et intéressée par ses capacités. Il continuait à en abuser, n'ayant rien appris de sa précédente erreur. Mais à son âge, Haran ne maîtrisait rien. De plus, personne n'arrivait à le contenir et il aurait fallu l'enfermer de jour comme de nuit pour l'empêcher de s'enfuir. Pendant des années, le jeune breton continua à jouer avec le feu. Jusqu'à ses treize ans.

A force de faire n'importe quoi, on finit par payer. Le prix pour être libre d'agir comme bon lui semble était bien trop élevé. Accidentellement, Haran causa la mort de sa mère ; le feu de bougie qu'il avait amplifié mis le feu à leur maison, et s'il eut le temps de s'enfuir, ce ne fut pas le cas de sa mère qui resta coincée sous les décombres. A compter de ce jour, Gudrik n'adressa plus la parole à Haran et il le raya de sa vie. Le jeune garçon ne fut pas mis à la porte. Mais il devint cet espèce de fantôme, celui qui est là, qui hante les lieux mais que personne ne voit. Son père ne le voyait plus. A ses yeux, son fils était mort en même temps que sa femme ; l'autre, celui qui avait survécu, n'était qu'un monstre stupide et complètement inconscient du mal qu'il avait causé. Se retrouvant alors totalement démuni, Haran se bloqua. Il ne fit plus usage de son pouvoir pendant des années. Il se vengea sur un nombre incalculable de gens, provoquant des bandes entières dans l'espoir de périr sous les coups de ses assaillants. Mais à chaque fois, il s'en sortait. A chaque fois il se renforçait et encaissait mieux les coups. Désespéré de ne plus être aussi faible qu'avant, Haran erra sans réel but pendant de longues années. Bien qu'il vivait sous le même toit que son père, ce dernier vivait comme s'il était seul. Son fils avait beau tenter de lui parler, il n'avait toujours que le silence qui lui répondait, et pas même un regard ne daignait se poser sur lui. Le poids de la culpabilité le rongeait littéralement, et chaque année, le jour de l'accident et donc celui de la disparition de sa mère, Haran se brûle le bras gauche. Il se rappelle ainsi de la puissance destructrice de cet élément, et se remémore que s'il est associé à la passion et à la purification, il est aussi celui de l'enfer et de la douleur éternelle. Malheureusement pour lui, du fait de sa quasi immunité contre le feu, ses blessures ne restaient jamais longtemps, et il finissait par s'en remettre sans peine.

C'est seulement à l'âge de 16ans que Haran se décida à évoquer un de ses souhaits à son père. Ce dernier était assis et buvait son bouillon à l'aide d'une cuiller à soupe alors que Haran se tenait juste à côté. Le silence régnait, alors que le jeune homme cherchait le courage pour prendre la parole. Et quand il l'eût trouvé, il ne su pas si c'était une bonne idée.

« Je vais... dans un établissement spécialisé pour la maîtrise des dons de kinésie. Mes bagages sont prêts déjà, ils m'ont acceptés, alors... Là, je vais y aller. C'est la dernière fois que l'on se voit avant plusieurs années. »

Silence. Son père porta la cuiller à sa bouche et bu tranquillement son contenu, ne sourcillant même pas en entendant la voix de son enfant. Haran déglutit péniblement, et repris la parole, mal à l'aise.

« Je suppose que c'est... un adieu, alors. »

Toujours aucune réponse. Si l'ignorance est le meilleur des mépris, alors Gudrik haïssait réellement sa propre chair, son propre enfant. Ce dernier finit par tourner les talons et poussa la porte de l'entrée, avant de s'engager dans la ruelle pour rejoindre le taxi. Pas un mot, pas un regard. Pas le moindre signe de la part de son père. Durant trois années, il n'était resté qu'à l'état de fantôme, un être indésirable qui vous hante et vous rappelle tous vos mauvais souvenirs. Haran espérait qu'avec le temps son père parviendrait à trouver la force de lui pardonner ou à la limite d'entrer en conflit avec lui ; mais il n'en fut jamais rien. Son arrivée à Another World se fit bien silencieuse et personne ne le remarqua, les premiers jours. Il demeurait solitaire et ne parlait à personne, ne daignant venir en cours que dans l'espoir d'y apprendre comment vite maîtriser ses pouvoirs. Mais ni la théorie, ni la pratique ne l'intéressait. Il se découragea bien vite de ne pas trouver le moyen d'exploiter toute cette colère emmagazinée en lui ; jusqu'à ce qu'aparaissent sous ses yeux les arènes.

Là, ce fut le déclic. Il n'avait jamais été bon en cours, ni en social d'ailleurs, mais il se savait doué dans l'art du combat. Ce fut ainsi qu'il se décida à régulièrement venir ici et s'entrainer avec d'autres gens, maîtrisant bien mieux leurs dons. Il espérait trouver en eux la force nécessaire pour maîtriser son propre feu. La rage de Haran, celle qu'il éprouvait contre lui-même, était bien trop sauvage pour qu'il ne parvienne à quoique ce soit dans les cours demandant un minimum de concentration. Depuis quatre années, Haran s'exerce à maîtriser ce feu qui le consumme, tout comme ses propres sentiments. En l'espace de ces années là, il a énormément évolué, changé ; il a pris en maturité et en sagesse, et a réussi à vivre avec sa culpabilité. Loin d'avoir trouvé la paix intérieure il vit cependant comme il l'entend et parvient à diriger plus correctement son attention, ne se laissant plus submerger par les sentiments. Cela dit... Il demeure toujours le même ; aussi fougueux et dévastateur que le feu lui-même. Indomptable, provocateur, sauvage et destructeur.

Il tapa le poing dans le creu de sa main et, affichant un sourire carnassier, se mit en position de combat tout en enflammant ses mains.
« Décidément, j'aime pas ta tronche d'empaffé. »
Are you ready ?

• Haran étant très attaché à ses racines, il écoute beaucoup de musiques celtiques. Son groupe préféré est Eluveitie, et il aime beaucoup Michael Flatley's.
• Il est gaucher.
• D'ailleurs il écrit des pattes de mouche. Son orthographe est bonne, mais le relire c'est pire que relire un médecin. Lui-même n'y arrive pas, parfois.
• La fille à l'origine des la cicatrice "MINE" n'est volontairement pas citée dans l'histoire parce que j'aimerais que ce soit un PJ, soit un joueur.
• Haran adore les yaourts et le roquefort.
• Il déteste la viande crue.
• C'est un amateur de sensations fortes, il adore la vitesse et la hauteur.
• Bien qu'il ne tolère pas la défaite, il ne considère pas "perdre un duel" comme une défaite si ce dernier a été instructif et lui assurera une prochaine victoire.
• Il n'a jamais eu de petite amie.
• Il exécute chaque année un rituel particulier le jour de la mort de sa mère ; il s'inflige volontairement une blessure due au feu bien qu'il y soit naturellement résistant.
• Il a horreur des bisou, des câlins, des sucreries et autres mièvreries.
• ... Il ne sait pas se servir d'un ordinateur. :3
• Son insulte favorite est « empaffé » bien qu'il utilise souvent « abruti » ou « crétin fini » voire « boulet ». Pour rester poli.
• Il déteste les lapins, les chats, mais adore les chiens et les oiseaux.
• Il apprécie pas mal les batraciens et les reptiles, aussi.
• Il existe de lui une photo maudite... il est fringué en Amy Whinehouse et embrasse un poteau. Nul ne sait d'où vient cette photo, mais visiblement elle date de ses 18ans. D'ailleurs, personne ne l'a jamais vue. XD.