Sujet: L'entrée, c'est de l'autre côté - Privé Akemi. Ven 28 Oct - 10:59
Je savais qu'il était onze heures. La cloche venait de sonner, les élèves se précipitaient tous un à un vers le prochain cours. Et pour les plus chanceux, allaient directement manger. Je faisais parti de la deuxième catégorie, mais je ne comptais pas me mêler à la foule qui se dirigeait vers les parcs. J'empruntais un chemin, moins peuplé, plus calme, un chemin qui me mènerait jusque dans les jardins japonais. Cet endroit, je l'aimais énormément. Pour son atmosphère si paisible. Pour ses diverses plantes. Pour tout. C'était un endroit où j'étais sûre de ne pas être dérangée par une bagarre. Un endroit occupé essentiellement par les terrakinésistes. Un endroit où les fleurs pouvaient pousser sans être écrasées par une tierce personne en mode veille ou king kong. Les enragés que forment les pyrokinésistes sont très mal vu ici. Enfin, je pense, je n'en ai encore jamais vu.
J'étais seule pour le moment. Je savais qu'il était préférable d'aller directement manger, mais l'appétit ne vient plus ces derniers temps. Je me demande si ce n'est pas à cause du mal du pays. Le thé servit est trop fade et les scones n'ont aucune saveur. Je retournerais bien en Angleterre si je n'avais pas peur de revoir ma journée éternelle se reproduire encore. On pouvait bien me qualifier de pathétique, je savais qu'au fond de moi, j'avais tout simplement peur de revoir Owain... Non en fait, je ne devrais plus penser à ça. Ce n'était pas bon pour ma santé. Mental en tout cas. La seule chose que j'avais à faire pour le moment, c'était de m'occuper des azalées. Vu leur état, elles n'ont pas été désherbées depuis bien longtemps. Je ne prenais aucun risque et donc y allait doucement. Elles avaient l'air bien trop fragile pour passer par des mains qui pourraient les écraser sans s'en rendre compte. Dire qu'à un moment ou un autre, des colériques pouvaient détruire cette harmonie.
Le vent s'était levé, emportant avec lui quelques feuilles et autres saletés que les gens ne prenaient pas la peine de jeter dans une poubelle. c'était devenu tellement courant que plus personne ne s'inquiétait de ça. Et comme le disent les autres, il y a des femmes de ménages pour ça. Déprimant. Il n'y avait vraiment rien de concrètement bien après tout. Blasant. Je devrais peut-être penser autrement. Ça me ferait du bien... Impossible. Les azalées avaient l'air de se porter mieux sans les mauvaises herbes autour. Mes lèvres s’arquèrent légèrement. C'était la seule chose qui puisse me faire faire un semblant de sourire. C'était aussi la seule chose que je pouvais faire.
Et là, quelqu'un. Je ne l'avais encore jamais vu ici. Un nouveau peut-être ?